La spiritualité est-elle une échappatoire face à un monde de plus en plus difficile ?
La notion de spiritualité renvoie à la notion “d’esprit” par opposition à la matière et au matérialisme. Elle est non visible, non quantifiable, non mesurable. Elle appartient à chacun, elle est non innée, non transférable et s’acquiert et se fortifie par un profond travail sur soi, le plus souvent après un long cheminement qui s’étend jusqu’aux confins de la vie et possiblement au-delà.
Traditionnellement rattachée en Occident à la religion, la spiritualité traduit la relation particulière de l’Être avec un Dieu dans l’espoir d’une vie meilleure dans l’au-delà. Elle comporte cependant aujourd’hui des acceptions différentes selon le contexte auquel on désire la rattacher, qu’il soit religieux, sociologique ou philosophique, avec alors autant de définitions différentes, parfois contradictoires.
Dans une situation de culture socioreligieuse traditionnelle de plus en plus délaissée, nous assistons depuis plusieurs décennies à la diffusion en Occident de nombreux courants spirituels et à la divulgation d’enseignements jusqu’ici réservés à un monde d’initiés dans un contexte culturel bien différent.
La spiritualité est inhérente à l’Homme et existe depuis que celui-ci est conscient de sa place dans l’Univers.
Cette recherche de spiritualité traduit une quête de sens, d’espoir, de liberté et de libération, de purification ; elle traduit également un besoin d’accomplissement et de transcendance, un éveil face à la finitude et aux souffrances du corps physique et face au vide et au non-sens de la société matérialiste et de l’individualisme.
Qu’elle soit habillée ou non de religion ou de mouvements plus ou moins laïques, elle reste avant tout une démarche de soi face à soi-même, un approfondissement, une recherche de sa propre réalité, une responsabilité de chacun envers l’Univers. Elle n’est, en aucun cas, une échappatoire, une fuite d’un monde rendu malade par la cupidité et le matérialisme, mais une forme de combat, une adaptation éclairée de son propre comportement face au monde, un chemin d’éveil vers la compassion et le respect. Elle représente un espoir pour l’Humanité.